L’eau la denrée alimentaire la plus contrôlée au Sénégal

L’eau est la denrée alimentaire la plus contrôlée au Sénégal avec plus de 11 300 contrôles en Microbiologie, 3 000 en Physico-chimie, 120 000 contrôles de résiduel de chlore par an et les contrôles effectués par les laboratoires externes c’est-à-dire les prestaires de la SONES. Dans cet entretien Sokhna Bally Mbaké LO, Cheffe du Département Qualité Eau revient sur les indicateurs de suivi de la qualité de l’eau.

1) Qu’est-ce qu’une eau de qualité

L’évaluation de la qualité des eaux repose sur la connaissance des paramètres physiques, chimiques, microbiologiques ou biologiques. Cette eau ne doit contenir, en quantités dangereuses, ni substances chimiques, ni germes nocifs pour la santé. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), elle doit être saine. C’est-à-dire ne présenter aucun risque notable pour la santé d’une personne qui la consommerait sur toute la durée de sa vie, compte tenu des variations de sensibilité éventuelles aux différents stades de la vie.

2) Comment reconnaît-on qu’une eau est de qualité ?

Pour être considérée comme potable, l’eau doit être exempte de toute substance jugée nocive pour la santé. Les caractéristiques organoleptiques (caractéristiques perceptibles par les sens) par exemple la fraicheur, absence de coloration parasite, de goûts ou d’odeurs désagréables. Ce pendant, les paramètres physico-chimiques (nitrates, phosphates, métaux
lourds, hydrocarbures, pesticides…) et microbiologiques (germes pathogènes, bactéries, virus, et micro-organismes parasites…) restent les seuls moyens de contrôle fiables pour caractériser la qualité d’une eau.

3) Quels sont les indicateurs qui permettent de déterminer la qualité de l’eau ?

Pour pouvoir être consommée en toute sécurité, l’eau doit répondre à des critères de potabilité dictés par les normes nationales ou internationales ou à défaut par les Directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Les paramètres organoleptiques : Couleur, Goût et Odeur de l’eau. L’eau doit être agréable à boire, claire et sans odeur. Ces paramètres étant liés au confort de consommation, ils n’ont pas de valeur sanitaire directe.
Les paramètres physiques : Température, conductivité, pH, turbidité …
Les paramètres chimiques : chlore, les indices de pollutions, les indices de toxicité, les ions majeurs, les titres (temporaire, alcalimétrique et alcalimétrique complet) …
Les paramètres microbiologiques : Germes Totaux (qui dénombrent la flore
microbienne totale), Coliformes Totaux, Fécaux, Entérocoques …

4) Quel est le dispositif mis en place par SEN’EAU pour maintenir le niveau de qualité voulu ?
SEN’EAU a mis en place un processus de fourniture d’eau potable (dont l’objectif général est d’assurer la production et la distribution d’une eau de qualité tout en préservant les ressources). Le suivi et le contrôle en est un sous processus. Dans cette optique le Département Laboratoire Central Qualité Eau dispose d’une équipe d’assistance technique prête à remédier à tous les dysfonctionnements potentiels. Un ensemble de mécanismes nous permet d’avoir en permanence une idée précise de la qualité de l’eau :

Cartographie des eaux

Il s’agit de déterminer la caractérisation de la ressource en mettant en exergue les paramètres physico-chimiques qui dépassent les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), dans le but de déterminer les traitements adéquats pour chaque source.

Suivi de la ressource
Quotidiennement, au niveau de chaque usine de traitement d’eau de surface (Fleuve Sénégal, Lac de Guiers…), des analyses physico-chimiques sont effectuées in situ par des chimistes sur toute la filière de traitement allant de la ressource (eau brute) à l’eau traitée. Pour aller plus loin, une thésarde a spécialement été recrutée pour faire une étude transversale des impacts du changement climatique et des activités anthropiques sur le Lac de Guiers.

Eaux souterraines (Forages…)

  • Pour les eaux souterraines, des prélèvements sont effectués pour déterminer les consignes de traitement pour la désinfection ;
  • Faire un suivi journalier des paramètres en dépassements dans les petites stations (déferrisation, osmose inverse, nanofiltration…) ;
  • Assurer les lavages des réservoirs et châteaux d’eau au moins 2 fois par an ;
  • Effectuer périodiquement des purges dans le réseau de distribution.

Suivi des eaux distribuées

Il obéit à certaines exigences consistant à :

  • Identifier des points de contrôle qui sont représentatif du réseau de distribution (début, milieu et fin) ;
  • Effectuer journalièrement des mesures de chlore résiduel partout dans le périmètre affermé (le chlore joue le rôle de désinfectant dans l’eau) ;
  • Contrôler en permanence par des analyses Microbiologiques et Physico-chimiques la qualité globale de l’eau ;
  • Mettre en place un dispositif de capteurs de chlore pour remonter en temps réel les teneurs en résiduel de chlore dans le réseau de distribution.

Mise en place d’indicateurs de suivi de la potabilité de l’eau
Il s’agit de respecter:

  • Le Taux de réalisation de 100% du nombre contractuel d’échantillons en Microbiologie et en Physico-chimie ;
  • Le Taux de conformité de 98% en Microbiologie et en Physico-chimie ;
  • L’objectif de 120 000 contrôles de chlore avec un taux de présence de 100% ;
  • Les Missions d’assistance technique semestrielles dans chaque direction territoriale du périmètre affermé.

5) Y’a-t-il d’autres parties prenantes dans le suivi du traitement de l’eau ?
Oui, la SONES par sondage effectue des contrôles inopinés par le truchement de sa direction du patrimoine et du contrôle de l’exploitation. Elle réalise et/ou externalise à travers son réseau de Laboratoires agréés (Caritas, institut Pasteur, Bio Ndar…) des analyses bactériologiques et physico chimiques pour s’assurer du respect contractuel des indicateurs de performance (Taux Réalisation, Conformité…).

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