PORTRAIT: “Mon père m’a inspirée dans mon choix de métier”, Ndeye Ngoné SECK, Agent d’Intervention Réseau (AIR)

A l’ère de la féminisation des métiers, toutes les compétences se valent ! A SEN’EAU, le métier d’Agent d’Intervention Réseau (AIR) ex-plombier connaît ses premières déclinaisons en genre. Parmi elles, Ndeye Ngoné SECK, jeune recrue, engagée et surtout consciencieuse de son travail. Fraîchement diplômée de l’école des plombiers de Diamniadio, elle est affectée au Service Fraude et Anomalie (SAF) de la DCL.

Dakar 2, Pikine, il est 9 heures. En ce début de matinée de jeudi, la “Jambarette” est déjà prête : les bottes bien mises s’accordent au gilet fluorescent SEN’EAU fièrement arboré. Elle attaque les premières tâches de la journée en prenant les consignes de son supérieur hiérarchique Mor Sokhna DIOP. Pour sa mission de ce jour, elle est avec Mamadou Dieng, Agent Clientèleà Pikine. Une dizaine de minutes plus tard, direction Tally Icotaf…*

L’enquêtrice, imperturbable devant le brouhaha de l’arrêt de bus de Bount Pikine, emboîte le pas à son collègue dans les artères de ce quartier aussi brouillant que dense. La mission consiste à faire la tournée sur le périmètre de l’agent clientèle. Le premier poste est logé dans une entreprise. La jeune dame serrant la mine, signe de concentration, prend des notes. Des informations qui sont rapportées dans son fichier Excel contenu sur son téléphone. 

Ndeye Ngoné est méticuleuse à un tel point qu’elle tient à être en conformité totale avec son collègue dans la collecte de données. La jeune fille de 20 ans au teint légèrement clair allie rapidité, respect des consignes et fermeté dans son travail. “Je suis chargée de prendre les mêmes informations sur les polices que tonton Mamadou”, lâche-t-elle totalement absorbée par ses notes, vérifications et rapports. Elle effectue des prises de vue devant chaque compteur dans des maisons.

Par des gestes mécaniques, elle les dépoussière en maintenant délicatement son téléphone d’une main et son sac à dos de l’autre. Les tresses pendantes sur ses épaules sont attachées. Elle ne laisse rien la divertir…

Flegmatique et minutieuse

Une, puis deux, trois, et une dizaine de maisons déjà relevées. Les deux collaborateurs du jour atterrissent dans une maison ou le compteur est enfoui dans du sable humide. 

A l’ouverture du compteur, cafards, souris et autres intrus à ces installations se dispersent. Encore une fois, Ndeye Ngoné reste de marbre, peu touchée par cet épisode. Elle enlève les plaques de sables mouillées collées sur l’appareil de mesure et continue son travail. En mi-journée, le soleil commence à infliger ses rayons au-dessus des têtes, la jeune Ndèye Ngoné ne laisse entrevoir aucun signe d’épuisement. Elle sourit aux taquineries de son collègue par moment.  

L’on pourrait se demander la raison pour laquelle une jeune fille de 20 ans choisirait d’être Agent d’Intervention Réseau…Elle finit par avouer que son amour pour le métier de plombier lui vient de son père qui est son idole. Il est employé dans le secteur de l’eau depuis des années. Elle concrétise cet amour en arrêtant les études en classe de Première et passe le test pour l’admission à l’école des Plombiers où elle effectue trois années de formation. Mamadou Dieng, son éclaireur du jour, voit en elle, « une collaboratrice qui a toujours envie de bien faire et d’être irréprochable », constate-t-il. 

Toujours concernant ses motivations, Ngoné “trouve que l’eau est vitale. Donc, en plus de travailler dignement, nous rendons service à notre communauté. Je trouve ceci très bénéfique”, lâche Ngoné Seck, peu bavarde. 

« Jambar un jour Jambar pour toujours », martèle-t-elle en cris de guerre.

Autres articles